Des femmes pygmées de Kabare, dans la province du Sud-Kivu, demandent au Gouvernement congolais de leur doter des terres où cultiver et où habiter, après qu’elles aient été déguerpies du Parc National de Kahuzi Biega.
Appel lancé au cours d’un atelier organisé ce mardi 15 septembre 2021 à leur intention par La Prunelle RDC Asbl, au centre commercial de Kavumu, au tour de la compréhension de la loi foncière et la problématique de l’accès des femmes autochtones à la terre dans la chefferie de Kabare.
Ces femmes pygmées ont dit vivre des stigmatisations depuis qu’elles ont été obligées de quitter le PNKB en 2019. Leurs familles manquent où habiter et où cultiver, la seule activité de survie pour elles.
«Nous avons été obligées de quitter le parc, et aujourd’hui nous sommes sans terres. Ils nous ont promis des centres de santé, des habitations et de faire scolariser nos enfants. Nous avons attendus jusqu’aujourd’hui rien n’a été réalisé. Il suffit de voir comment nous sommes traités chaque fois que les communautés voisines nous surprennent dans leurs champs, c’est humiliant pour la femme autochtone. Si réellement nous sommes les premiers habitats de ce pays, que l’état cherche où nous installer car cette vie devient difficile à vivre,» a fait savoir une participante.
Une autre femme autochtone, Kabudesi M’Muvurunguza, déclare : «Je ne sais pas quoi dire par rapport à la situation que nous femmes autochtones nous traversons. Nous n’avons plus des résidences connues. Tantôt nous dormons dans la rue, tantôt dans la brousse. Dans la matière apprise ici, on nous dit que l’état est le propriétaire de la terre. La loi qu’on nous a expliquée montre que le sol et le sous-sol appartiennent à l’état. Que cet état nous donne alors des terres,» demande-t-elle.
De son côté, Judith Maroy, Chargée de projet « Mama Mumbuti na Udongo » à La Prunelle RDC asbl, explique que ce premier atelier entre dans une série d’autres organisés dans le cadre de ce projet, qui vise à permettre aux femmes autochtones de Kabare et d’ailleurs d’accéder à la terre.
Pour elle, l’accès à la terre est un élément important pour l’identité d’un humain dans la région environnant le Parc National de Kahuzi Biega. Bien plus, explique Judith Maroy, la terre apparaît comme un aspect important pour autonomiser la femme, en vue de son développement intégral, et réduire sensiblement les violences contre elle.
«Cet atelier voulait faire comprendre aux femmes autochtones ce qu’est la loi foncière, mais aussi savoir qu’est-ce que les femmes autochtones connaissent de la législation. A travers ce projet, La Prunelle RDC asbl, veut permettre aux femmes autochtones de témoigner sur la question du manque des terres et ses conséquences sur leur vie quotidienne,» affirme-t-elle.
Il faut dire que cet atelier s’est tenu dans le cadre du projet « Mama Mumbuti na udongo », qui est exécuté par La Prunelle RDC Asbl, grâce au soutien financier de « Land is Life ».
Ce projet vise à amener la communauté et les décideurs à prendre des mesures claires et urgentes pour que les peuples autochtones accèdent à la terre, mais aussi amener à la communauté à s’engager pour l’accompagnement de la femme autochtone, afin qu’elle accède à la terre et que cessent les Violences sexuelles et celles basées sur le genre contre la femme.
La Prunelle RDC asbl s’engage à défendre les droits des femmes, des jeunes et des minorités en mettant en œuvre des programmes innovants et durables pour garantir leur participation active dans les processus de prise de décisions, la promotion de leur autonomisation et leur émancipation.
La Prunelle RDC asbl s’engage à défendre les droits des femmes, des jeunes et des minorités en mettant en œuvre des programmes innovants et durables pour garantir leur participation active dans les processus de prise de décisions, la promotion de leur autonomisation et leur émancipation.